☘️ Danger, croquer des insectes ☘️
L'Agence nationale de sécurité sanitaire appelle à la prudence sur la consommation des insectes, une tendance en vogue, qui peut provoquer des allergies. Consommation d’insectes : état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche
La consommation d’insectes, ou entomophagie, est une pratique très répandue dans certaines parties du monde (Afrique, Asie, Amérique latine), où elle peut faire partie de la culture alimentaire traditionnelle. Pour relever le défi de nourrir la planète en 2030, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grande échelle. Dans la perspective d’un possible développement de ces produits en Europe ou en France, l’Anses a réalisé un état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques liés à la consommation d’insectes. Dans l’avis qu’elle publie ce jour, elle fait l’inventaire des dangers potentiels véhiculés par les insectes et des besoins de recherche sur cette question
A l’issue de ce travail, elle recommande notamment d’établir au niveau communautaire des listes des différentes espèces pouvant être consommées et de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits, permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires. Par ailleurs, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possédant des allergènes communs, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies
Des risques sanitaires possibles
Comme tous les aliments, les insectes peuvent véhiculer certains dangers qui doivent être maîtrisés par la fixation de normes spécifiques afin de réduire les risques potentiels liés à la consommation de ces produits
Ces dangers sont principalement liés :
➢ A des substances chimiques (venins, facteurs antinutritionnels, médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages d’insectes, pesticides ou polluants organiques présents dans l’environnement ou l’alimentation des insectes, etc.)
➢ A des agents physiques (parties dures de l’insecte comme le dard, le rostre, etc.)
➢ A des allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.)
➢ A des parasites, des virus, des bactéries et leurs toxines ou encore des champignons
➢ Aux conditions d’élevage et de production, il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires
Les recommandations de l’Anses (À PRENDRE AVEC DES PINCETTES)
Dans ce contexte d’incertitude et de manque de données, l’Agence recommande :
➢ D’accentuer l’effort de recherche sur les sources de dangers potentielles
➢ D’établir, au niveau communautaire, des listes positives et négatives des différentes espèces et stades de développement d’insectes pouvant ou non être consommés
➢ D’explorer la question du bien-être animal pour ces catégories d’invertébrés
➢ De définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires
➢ De fixer des mesures de prévention du risque allergique, à la fois pour les consommateurs et en milieu professionnel
Insectes, crustacés, mollusques
L'allergie représente en effet le principal risque sanitaire pour les consommateurs d'insectes, estime l'Agence qui souligne qu'il existe des substances allergènes (provoquant des allergies) communes ou très proches entre les insectes et les crustacés ou les mollusques
La chitine, qui compose la carapace des crustacés ainsi que l'exosquelette des insectes, est un allergène connu, rappelle l'Anses qui souligne le risque de réaction allergique « croisée » entre ces différentes nourritures. D'autres dangers peuvent guetter les consommateurs d'insectes. Ces derniers peuvent en effet être contaminés par des parasites, des bactéries ou des champignons, observe l'Anses. Aussi « l'élevage, la préparation et la commercialisation d'insectes pour l'alimentation devraient être entourés de précautions spécifiques », estime l'Agence
Quel est le rôle de la chitine ? La chitine est très commune dans le monde animal. C'est l'un des constituants de la cuticule des insectes, des araignées et des crustacés, elle a ainsi un rôle protecteur. Associée à du carbonate de calcium, elle devient rigide et forme alors l'exosquelette des Crustacés
Pourquoi il ne faut pas manger des insectes ? Risques d'allergies. Ils sont d'ordre chimiques (venins, résidus de pesticides, d'antibiotiques ou de polluants organiques), biologiques (parasites, virus, bactéries), physiques (parties dures de l'insecte comme le dard, le rostre) et surtout allergènes
Source pour une partie : https://www.anses.fr/fr/